Du "mélange des sexes" à la "mixité". Une analyse sociohistorique et ethnographique de la coprésence des sexes en prison

  

Thèse soutenue par

  • Mélodie RENVOISE
    Doctorante en Sociologie - Centre Nantais de Sociologie - CENS UMR 6025 - Nantes Université
    (début de thèse : Septembre 2017)

Sous la direction de :

  • Véronique Guienne, Nantes Université

Thèse soutenue le vendredi 15 décembre 2023 à 14h

Maison des sciences de l'Homme Ange Guépin, salle A (rez-de-chaussée). 5, allée Jacques Berque, 44000 Nantes.

Composition du jury :

  • Gilles CHANTRAINE (DR CNRS, CLERSE, rapporteur),
  • Véronique GUIENNE (PR émérite, CENS, directrice de thèse),
  • Martine KALUSZYNSKI (DR CNRS, PACTE, examinatrice),
  • Clotilde LEMARCHANT (DR CNRS, CLERSE, rapporteure),
  • Nicolas RAFIN (MCF, CENS, co-encadrant de thèse),
  • Corinne ROSTAING (PR, CENTRE MAX WEBER, présidente).


Résumé

La question de la coprésence de l’un et de l’autre sexe traverse l’histoire de l’institution pénitentiaire. En effet, les femmes détenues ont été et sont encore le plus souvent incarcérées au sein de prisons pour hommes. Inspirée par la sociologie interactionniste, la sociologie carcérale et la sociologie du genre, la thèse examine l’histoire de la coprésence des sexes et de ses régulations, ainsi que les expériences vécues par les détenu·es dans les prisons mixtes aujourd’hui. Pour la réalisation de la recherche, une méthodologie plurielle est mise en place : analyse des archives et documents historiques relatifs à la mixité dans les lieux de détention (depuis le XVIIIe à nos jours) ; entretiens semi-directifs avec des hommes et femmes détenu·es et avec différent·es acteur·rices des prisons (surveillant·es, intervenant·es divers·es, etc.) ; et observations des activités mixtes au sein de deux établissements pénitentiaires. D’un côté, l’analyse sociohistorique démontre que le « mélange des sexes », autrefois considéré comme source de désordre et d’amoralité à combattre, s’est converti progressivement en l’idée de « mixité », associée à l’égalité et la « normalisation » carcérale. De l’autre, l’enquête ethnographique permet de saisir l’économie des relations et interactions entre les détenu·es, ainsi que les normes genrées qui les traversent. Cette thèse contribue ainsi à la compréhension des régimes du genre tant au sein des prisons qu’en dehors de celles-ci, en questionnant les dynamiques sexuées de la coprésence de sexes.

* Mots-clés : mixité, coprésence des sexes, institution carcérale, femmes détenues, sociohistoire de la prison, ethnographie carcérale.
Mis à jour le 12 janvier 2024.