Europe : penser les nouveaux enjeux. Philosophie et politique de l’Europe
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Du 25 novembre 2021 au 26 novembre 2021
Bâtiment Censive – Salle C248
Université de Nantesfalse false -
> INSCRIPTION obligatoire par mail : secretariat.caphi@univ-nantes.fr
Colloque international
avec le soutien de la Chaire Jean Monnet TEN Europa d’Arnauld Leclerc,
vous invite à participer au colloque « Europe : penser les nouveaux enjeux. Philosophie et politique de l’Europe » qui se tiendra à l’Université de Nantes (Censive).
Par-delà les crises successives qui éprouvent l’Union européenne jusque dans sa constitution politique, économique et juridique, le fait récent qui la remet le plus profondément en question a sans doute été la rencontre de l’Europe avec sa propre finitude : fin de son élargissement (« une union sans cesse plus vaste »), fin de son illimitation (« une union sans cesse plus étroite ») et fin de son évidence (« une union irréversible »). La signification politique de l’Union européenne en est triplement modifiée. Tout d’abord parce qu’elle se trouve assignée à un espace géographique autant que culturel particulier, élément qui avait été refoulé depuis le moment maastrichien mais qui s’impose de nouveau à elle, interrogeant la justification politique de cette limitation et disqualifiant, au moins en apparence, le modèle cosmopolitique (J. Habermas). Ensuite, parce que les États intégrés à l’Union européenne, loin de disparaître, ont su au contraire recouvrer une pertinence d’échelon et qu’il n’est plus envisagé de les dépasser (F. Scharpf). Enfin, parce que le messianisme qui portait le projet européen depuis ses origines est aujourd’hui remis en cause par le Brexit comme par les politiques illibérales qui émergent à l’Est (J. H. H. Weiler).
Ce moment critique pourrait cependant aussi bien être un moment de reconstruction de l’idée européenne en ce sens que l’Europe n’a peut-être pas d’autre choix que d’endosser une responsabilité politique forte et de satisfaire des exigences normatives plus spécifiques que celles qui consistent simplement à combler le déficit démocratique. Une ligne directrice de ce colloque qui se voudrait pluridisciplinaire (philosophie, science politique, droit) serait ainsi d’évaluer le modèle libéral (politique, économique, social) au sein de l’Europe, non seulement face au défi que représentent les régimes illibéraux, mais aussi devant les demandes de rééquilibrage en faveur de principes plus républicains dans la constitution politique de
l’Europe. Il s’agit au fond également de repenser ce que devient une théorie de la justice quand elle est appliquée à l’Union européenne, qui ne relève ni du droit étatique, ni du droit international.