Séminaire HÉSIODE - Retour critique sur le concept de nature

  • Le 08 février 2022
    Maison de la Recherche Germaine Tillion, Amphithéâtre Germaine Tillion
    5 Boulevard de Lavoisier, Angers
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  • 14h-17h

Manifestation organisée dans le cadre du projet HÉSIODE avec le soutien de l'AAP "Maturation" de la MSH Ange-Guépin
 


Programme

Conférence 14h-15h :
De Gaia à la phusis : pour une critique anthropologique des relations techniques de l’homme avec la « nature »
Claude Calame, anthropologue, spécialiste de la Grèce ancienne, Directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, membre du Centre AnHiMA (Anthropologie et histoire des mondes anciens, UMR 8210).
 
  • Résumé : Dans la perspective d’une anthropologie historique et critique qui, à partir d’une autre culture, permet de revenir de manière décentrée sur le paradigme contemporain, il s’agira de revenir sur les relations des humains avec un environnement désormais objectivé en « nature ». Marqué par l’idéologie économique du marché ce paradigme dominé par le néolibéralisme a pour conséquences d’une part l’exploitation par l’homme d’un environnement réduit à des ressources dites « naturelles », et d’un travail technique réduit à des « ressources humaines » ; d’autre part l’établissement de relations de domination néocoloniale sur les pays pauvres pays détenteurs de ces ressources (énergétiques, minières, humaines). La confrontation critique avec les conceptions grecques de la phusis passera en particulier par une critique, dans le cadre de la crise écologique que nous avons provoquée à notre bénéfice matériel, du concept divinisé de Gaia, mal revu en particulier par Bruno Latour.
Discussion 15h-15h20
Pause

Conférence 15h30-16h30 :
De la nature, une approche conceptuelle. Tentatives de définition
Fabrice Flipo, Professeur de philosophie, épistémologie et histoire des sciences et techniques à l’Institut Mines-Télécom, membre du Laboratoire du Changement Social et Politique (Université Paris Diderot Paris 7).
 
  • Résumé : Alors que Bruno Latour proclame depuis la fin des années 1990 une "fin de la nature" s'inscrivant parfaitement dans le projet moderne, nous montrerons en quoi cette thèse manque peut-être de travailler suffisamment le concept qu'elle récuse. Quatre sens du concept de nature peuvent en effet être dégagés, dont rien n'indique qu'il soit possible de s'en passer. Ils s'opposent respectivement au religieux, à la culture, à l'artifice et à ce qui menace un certain ordre de la biosphère. Pour élargir la focale à des lieux ou époques distinctes de la modernité, nous soulignerons également le rôle anthropologiquement constitutif des techniques dans la production de connaissances, et, à la suite de Whitehead, en quoi une vérité de la nature est de type cosmologique, à toutes les époques, et peut aisément, sous certains aspects, se confondre avec une forme ou une autre de religieux.
Discussion 16h30-17h


Cette séance pourra être suivie à distance via Teams ; inscriptions
Mis à jour le 25 janvier 2022.